Sirènes de bitume
Sirènes de bitume
Dans les ports, les belles de nuit
Ont les cheveux sentant l'écume
Le regard voilé par la brume
Des marins recherchant l'oubli...
Elle s'allongent sur des lits
S'imaginant sur le roulis
D'océans couleur émeraude
Loin des matelots qui, en fraude,
Déversent en elles leurs humeurs
Ecoeurantes comme liqueurs...
Dans les ports, les belles de jour
Ondoient, coeur lesté d'amertume,
Telles des sirènes de bitume
Rêvant de voyages au long cours...
Elles suivent de loin les bâteaux
Mais restent amarrées au quai
Eternellement embarquées
Sur une galère qui prend pas l'eau
Les forçant à rester en rade
D'un destin dont elles s'évadent
En se rêvant femmes corsaires
D'un navire écumeur de mers...
Adriana Evangelizt