mes poemes

EAU-FORTE S ilhouette découpée Dans le clair-obscur de mon regard Tu es comme une eau-forte Accrochée aux barreaux de mes cils Aux grilles de mes perditions Au pied des statues de ma mémoire Toutes ces statues figées Qui ont un jour traversé mon ennui...

LES POETES N ous sommes comme le vent tu sais Comme le vent Fugitifs comme lui Et légers Et violents Et quelquefois brûlants De ces passions trop brèves Qui donnent à nos plumes Des mots lourds de souffrance Mais ne délivrent pas Du grand mal qui nous...

L'enfance déchirée Je grandis bien trop vite... Ils ne se parlent plus ou alors ils s'évitent Quel silence mortel Dans notre maison froide semblable à un hôtel. Je n'ai plus de parents Leur couple n'est qu'apparent Tout est faux... jusqu'à leurs rires...

Attends-moi... Attends-moi Aux portes des matins Aux brumes de l'espoir Dans ces miroirs Sans tain Où t'épient des regards Que tu ne peux pas voir... Attends-moi Aux tombées de la nuit Au glas des solitudes Aux cités où l'ennui Se grime De mortitude......

L E CLOCHARD C h evalier errant Défiant les temps modernes Parti en croisade Pour des millénaires Dans la cité lumière Tu traînes Tes souliers éculés Les cheveux en bataille Seigneur de ces rues mal famées Peuplées de clochetaille… Les hivers éclatent...

LA FILLE DE LA ZONE M a quillage agressif Trop rouge, trop bleu, trop noir Chevelure endiablée dressée haut Sur la tête Comme une immense crête Défi au temps Défi au vent... Lourds bracelets de cuir Enserrant tes poignets Comme des chaînes Inhumaines...

LE CORSE ( à Yvan Colonna...) I l monte Un chemin escarpé Bordant une falaise Il entre Dans une hutte en pierres Au toit rouge de braise Il boit L’eau glacée d’une jarre Faite de terre et de glaise Le front Ruisselant de sueur… Ici tout est fournaise…...

PRISON (À Lionel Cardon...) Entre lui et moi Les hommes ont construit Des murs de béton Touchant l’infini Des murs étouffant Les mots et les cris De grands murs qui font De nous des punis… Entre lui et moi La justice a mis D’implacables lois Des sens...

Quand tu pourras... Q uand tu pourras chanter Autant que j'ai pleuré A en briser ta voix Sur l'immense paroi Des gouffres de la vie... Tes chants seront bénis. Quand tu pourras te taire Autant que j'ai prié Accrochant de lumière Le silence sacré Des souffrances...

MIROIR CACHE Par delà le mur imperméable de mes peurs Se cache un visage que nul ne voit jamais Un visage de douce lumière Ancré dans les plis de mon âme... Il me contemple sans rien dire Mais par Ses yeux, je sais Qu'existent des chemins que nul n'effacera...